Visite de classe en autonomie : proposition de parcours

Groupe (6)

Quelques rappels pour une visite en toute sérénité

  • La durée de visite est estimée entre 45 minutes et 1 heure (/!\ un créneau de réservation équivaut à 1 heure)
  • Pour faciliter votre préparation, vous pouvez bénéficier en tant qu’enseignant d’une entrée gratuite au musée en amont de votre venue avec la classe.
  • En complément du contenu de cette page, vous pouvez aussi télécharger le livret de visite
  • Pour votre confort de visite, ainsi que pour celui des visiteurs individuels présents dans le musée, merci de bien vouloir faciliter la circulation de tous et éviter les stations prolongées.  
  • Au regard de la disposition des lieux il est impossible de proposer des activités écrites aux élèves pendant la visite.
  • Nous vous rappelons que le musée ne dispose pas de consignes. Autant que possible, les élèves sont invités à ne pas venir avec leurs sacs.

Parcours de visite libre

Le parcours de visite du musée se divise en plusieurs salles thématisées. Pour chaque espace nous vous proposons une rapide présentation et un focus sur 2 œuvres . Ce parcours reste indicatif, vous êtes bien entendu libres d’organiser votre présentation autrement.

Introduction

Quelques mots d’introduction générale pour faire connaissance avec l’auteur et avec les lieux. À mener de préférence sur le parvis à l’extérieur du musée (pour faciliter la circulation en début de parcours).
Celle-ci peut prendre la forme d’un jeu de questions / réponses :

  • Où sommes-nous ?
  • Qui est Jules Verne ? (Auteur du 19esiècle, auteur de livres d’aventures, où l’imaginaire et les sciences sont très présents. Il est considéré comme un des pères fondateurs de la science-fiction et a très souvent été repris ou adapté au cinéma, en bande-dessinée….)
  • Quelles œuvres connaissez-vous ? (au-delà des romans, Jules Verne a aussi marqué de son empreintes des films, BD, jeux, séries… qui s’inspirent de ses récits)
  • Pourquoi existe-t-il un musée Jules Verne ? Et pourquoi est-il ici à Nantes ?

/!\ Jules Verne a grandi à Nantes, mais n’a jamais vécu dans cette maison. La famille possédait une maison de vacances dans le quartier de Chantenay, non loin d’ici. /!\

Plan sommaire nv1 2025
Plan sommaire nv2 2025

1. L’enfance nantaise

Nantes était un port de commerce florissant à l’époque de Jules Verne. Il a passé son enfance à se promener sur les quais, observant les bateaux chargés de marchandises venues du monde entier. Jules Verne l’évoque dans ses Souvenirs d’enfance et de jeunesse (1895) : « Il y a cette circonstance que je suis né à Nantes, où mon enfance s’est tout entière écoulée ».
C’est ce contact régulier avec ces bateaux qui lui a très tôt donné le goût du voyage. Rappelons que les Européens n’ont pas encore une parfaite connaissance du monde. Afrique, Amérique, Australie (etc…) sont des territoires encore bien mal connus,  ce qui nourrit les imaginaires (et les stéréotypes).

Photographie des quais de Nantes au milieu de 19ème siècle.

Vue du port de Nantes

Les nombreux voiliers visibles sur cette photographie rendent compte de l’effervescence qui devait régner à l’époque sur les quais. Les quais sont tout entiers dévolus à la gestion des marchandises.

Première lettre connue de Jules Verne, écrite le 30 mars 1836 à sa tante « Madame de Chateaubourg »

Première lettre connue de Jules Verne

Lettre écrite le 30 mars 1836 à sa tante « Madame de Chateaubourg ». Première trace de son écriture, émaillée de quelques fautes d’orthographe. Il demande à sa tante de lui rapporter de petits jouets scientifiques, preuve de son attrait pour les sciences.

2. Jules Verne voyageur

Jules Verne n’est pas un aventurier comme peuvent l’être ses héros. Mais il reste un voyageur, qui a beaucoup parcouru les mers d’Europe. Ces croisières, longues parfois de plusieurs mois, sont autant de sources d’inspiration pour les périples évoqués dans ses romans.

Maquettes des 3 bateaux ayant appartenu à Jules Verne : les Saint Michel.

Les maquettes

Le Saint-Michel I, le Saint-Michel II puis le Saint-Michel III permettent à Jules Verne d’assouvir sa soif de voyage et de découverte. C’est après ses premiers succès littéraires qu’il décide d’acheter son premier bateau. Ses premières navigations à bord du Saint-Michel I lui ont donné l’envie d’un grand roman maritime (Vingt mille lieues sous les mers).

Carte des itinéraires de voyage de Jules Verne.

Itinéraires des voyages

Avec ses bateaux, il ne s’est jamais aventuré beaucoup plus loin que l’Europe. C’est avec le Saint-Michel III (doté d’un moteur à vapeur) qu’il fera les plus grandes croisières (dont il s’inspirera notamment pour son roman Mathias Sandorf).

3. Une vie bourgeoise

Après Nantes, Jules Verne s’installe à Paris où il reste 20 ans, puis à Amiens (où il mourra). Il a un fils, mais n’est pas toujours très présent pour sa famille : quand il ne voyage pas, il écrit. C’est à Amiens qu’il reçoit les journalistes venus l’interviewer. Les objets personnels présentés ici proviennent de chez lui.

/!\ Merci de faciliter la circulation des visiteurs en limitant votre temps de présence dans cet espace /!\

Assiette de service de réception de Jules Verne, marquée du monogramme "JV"

Vaisselle

Plusieurs objets personnels de l’écrivain ont été transmis au musée. Parmi ceux-ci, un certain nombre de verres et assiettes de services décorés du monogramme JV.

"Le bal travesti donné par M. Jules Verne" Le Monde Illustré, 14 avril 1877

Les salons de réception

À Amiens, le 2 avril 1877, Jules Verne et son épouse, Honorine organisent un bal costumé. De nombreux invités se sont inspirés des personnages des Voyages extraordinaires pour leur costume. Ce dessin est paru dans Le Monde illustré du 14 avril. 

4. Le tryptique « Hommage à Jules Verne »

Triptyque "Hommage à Jules Verne" - 2005 Thierry Cardinet / Sandrine Gestin / Didier Graffet / Hubert de Lartigue / Manchu / Pascal Yung
Triptyque "Hommage à Jules Verne" – 2005 Thierry Cardinet / Sandrine Gestin / Didier Graffet / Hubert de Lartigue / Manchu / Pascal Yung

Ce triptyque (trois parties formant un ensemble) a été réalisé en 2005 pour le festival de science-fiction Les Utopiales par un collectif d’artistes (performance artistique réalisée en présence du public). La partie gauche évoque directement certains romans, tandis que la scène de droite est une libre inspiration qui montre combien il a influencé les artistes qui lui ont succédé.

Ce tryptique peut aussi constituer un point de départ à la visite, pour les classes qui auraient déjà étudié quelques œuvres.

À repérer sur le tableau :

  • la Lune (évocation des romans lunaires)
  • le Saint-Michel III (bateau de Jules Verne)
  • le Nautilus (dans une représentation fortement inspirée par l’adaptation de Walt Disney de 1954, très éloignée des descriptions faites dans le roman)
  • le volcan en éruption (qui peut évoquer plusieurs romans comme L’Île mystérieuse ou Voyage en centre de la Terre)
  • la machine volante (celle-ci n’apparait pas directement chez Jules Verne, mais elle est très inspirée de celles crées par le personnage de Robur, héros de deux romans)

5. Le romancier et son éditeur

C’est l’éditeur Pierre-Jules Hetzel qui publie toutes les œuvres de Jules Verne. Les principaux romans sont réunis sous le grand titre de Voyages extraordinaires, et sont destinés à la jeunesse. Le projet littéraire d’Hetzel répond à deux objectifs : divertir et instruire.
À travers ses romans d’aventures, Jules Verne a donc pour mission de vulgariser les connaissances géographiques, scientifiques, historiques (etc).

Du feuilleton au livre relié

Les romans de Jules Verne étaient  d’abord publiés dans des journaux sous forme de feuilletons puis l’œuvre complète était publiée en roman. Chaque roman était publié dans une édition simple et bon marché mais ce sont surtout les versions avec cartonnage décoré et illustrations qui  sont restées célèbres.

Manuscrit autographe de "Autour de la Lune"

Les manuscrits

Jules Verne rédige un brouillon, qu’il fait évoluer jusqu’à une première « mise au net » qu’il transmet à Hetzel. S’ensuit un jeu d’allers et retours selon les corrections demandées. La méthode de Jules Verne reste la même : la page est séparée en deux, il ne rédige que dans la partie gauche et laisse libre celle de droite pour les corrections, remarques, annotations ou schémas … de sa main ou celle d’Hetzel. Le musée Jules Verne possède une importante collection de manuscrits originaux et correspondances de l’auteur.

6. L’œuvre et sa postérité

Jules Verne est un écrivain d’images : de Vingt mille lieues sous les mers jusqu’au Voyage au centre de la Terre, les récits d’aventure contés par l’écrivain nantais ont visuellement marqué notre imaginaire. En nourrissant ses récits de détails, il nous invite au voyage et à l’évasion. Cet imaginaire est porté par les illustrations publiées dans les éditions originales Hetzel. Au fil du temps, l’œuvre de Jules Verne n’a eu de cesse d’inspirer les auteurs et les artistes, de donner lieu à de multiples interprétations, et à la création de nouvelles images.

Frédéric Voisin, L'Île mystérieuse, Linogravure, 2020

L’Île mystérieuse

Adepte des mondes imaginaires, Frédéric Voisin explore en 2020 les univers des romans de Jules Verne et crée quatre matrices qui sont une interprétation des romans Voyage au centre de la Terre, Vingt mille lieues sous les mers, L’Île mystérieuse et Robur le Conquérant. Notez que le Nautilus est bien plus fidèle à l’œuvre originelle.

Didier Graffet, Portrait du Capitaine Nemo, 2013

Portrait du Capitaine Nemo

Didier Graffet est l’illustrateur de nombreux romans de science-fiction et de fantasy, ainsi que de livres pour la jeunesse et de jeux de rôle. Un grand nombre de ses oeuvres, dont ce portrait du Capitaine Nemo, sont résolument Steampunk. Il représente ici le fameux capitaine du Nautilus dans sa tenue de plongée, aux côté d’un coffret dans lequel il s’apprête à saisir quelque chose. Ce coffret a par ailleurs été fabriqué par l’artiste ébéniste Mickaël Ourghanlian, ainsi que l’ensemble de son contenu, et l’ensemble est conservé par le musée.

7. Les machines volantes et l’expédition lunaire

La conquête du ciel n’en est encore qu’à ses balbutiements. Pour les voyages aériens, seule existe la montgolfière. Jules Verne s’empare de cette thématique dans plusieurs romans : Cinq semaines en ballon, qui raconte le survol de territoire africain à bord d’une montgolfière, puis plus tard Robur le Conquérant où il imagine une machine volante apparentée à l’hélicoptère. Mais c’est grâce à ses romans centrés sur le voyage lunaire (De la Terre à la Lune et Autour de la Lune ) que Jules Verne est considéré comme un des pères fondateurs de la science-fiction. Dans ces romans il s’empare du thème du voyage spatial, et anticipe un grand nombre de détails qui se vérifieront 100 ans plus tard avec la mission Apollo 8, premier vol autour de la Lune.

Modèle de l'Epouvante, Jean-Marc Deschamps, 2003

Maquette de l’Épouvante

L’Épouvante apparait dans le roman Maitre du monde, qui est la suite directe de Robur le Conquérant, bien que publié à 18 ans d’intervalle. Cet appareil est capable d’évoluer parfaitement dans tous les éléments : l’eau, la terre et les airs. Il faut rappeler que l’automobile et l’avion n’en sont alors qu’à leurs débuts.

Décollage nocturne - Showing the flight of the Lépidopter from place Royale in Nantes, James Gurney, 2009

Décollage nocturne : le Lépidoptère

Aux alentours de 1900, depuis la place Royale à Nantes, décolle le Lépidoptère « Nantes Dinotopia Express », né de l’imagination de l’illustrateur James Gurney. Cet appareil s’apparente aux machines des Voyages extraordinaires. Jules Verne est d’ailleurs présent, assistant à la scène : l’avez-vous trouvé ?


Pour permettre une découverte dans de bonnes conditions des deux dernières salles, nous vous proposons de faire au préalable une présentation globale puis de laisser les élèves découvrir ces espaces par petits groupes.


8. L’exploration sous-marine

Jean-Marc Deschamps, modèle de scaphandre inspiré du roman Vingt mille lieues sous les mers, 2003

Le scaphandre

Les scaphandres à casques apparaissent au débit du 19e siècle et seront utilisés jusqu’au milieu du 20e siècle. Composé d’un habit étanche fermé, lesté et coiffé d’un casque métallique vissé, le scaphandrier est alimenté en air par un tuyau relié à une pompe actionnée en surface (tel celui présenté dans la salle). Pour Vingt mille lieues sous les mers (1869-1870) Jules Verne équipe le Capitaine Nemo et ses compagnons d’un scaphandre un peu plus léger et disposant surtout d’une réserve d’air comprimé offrant jusqu’à 10 heures d’autonomie (modèle réduit en photo).

Plaque de baptême du Nautilus, ancien sous-marin américain, armé par l'australien George Hubert Wilkins pour un expédition arctique en 1931.

La plaque du Nautilus

En 1931, l’un des premiers sous-marin américain (O-12) est rebaptisé Nautilus, en hommage à l’esprit d’anticipation qui animait Jules Verne. Sous ce nouveau nom, il a pour objectif d’atteindre le pôle Nord, qu’aucun explorateur n’a encore atteint. Il échoua à 800 km du pôle, mais son expédition fut cependant un succès sur le plan scientifique. La devise Mobilis in Mobili est celle du Nautilus du Capitaine Nemo.

9. Le Théatre

Si le jeune Jules Verne se rêvait en dramaturge, il lui a fallu devenir d’abord romancier pour pouvoir revenir ensuite vers le théâtre. En effet, le succès des Voyages extraordinaires le pousse à adapter certaines de ses œuvres pour le théâtre. Tout comme il est aujourd’hui commun d’adapter un livre à succès en film ou série, la démarche était la même avant l’existence du cinéma. Le succès de ces pièces à grands spectacle a d’ailleurs contribué à faire la fortune de Jules Verne.

Le Tour du monde en 80 jours, Émile Lévy & Cie, Paris, 1886. Affiche pour l'adaptation théâtrale du roman de Jules Verne

Affiche du Tour du monde en 80 jours

Jules Verne et le dramaturge Adolphe d’Ennery s’associent en 1873 pour adapter le roman Le Tour du Monde en quatre-vingts jours en un fabuleux spectacle, avec des décors grandioses accompagnants  des centaines d’acteurs et de figurants ; il y a même un éléphant sur scène, dont les journaux se feront longtemps l’écho. Ce spectacle monté en 1874 est un triomphe qui sera joué jusqu’en 1940.