Le Tour du monde en quatre-vingts jours

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DU ROMAN AUX PRODUITS DÉRIVÉS

Le Tour du monde en quatre-vingts jours est l’un des romans les plus emblématiques de l’œuvre de Jules Verne. Parmi les 62 Voyages extraordinaires, il est celui qui fait le plus directement écho aux progrès technologiques qui révolutionnent alors les transports en diminuant la durée nécessaire pour parcourir de longues distances, et plus particulièrement à trois événements immédiatement contemporains : l’achèvement en 1869 du chemin de fer du Pacifique reliant la côte Est et la côte Ouest des États-Unis, le percement en 1869 du canal de Suez en Égypte, et l’inauguration du tunnel du Mont-Cenis ou tunnel de Fréjus en 1871, passage sous les Alpes qui allait permettre aux voyageurs d’atteindre en train, sans interruption depuis Londres ou Paris, Brindisi dans le sud de l’Italie. Le tour du monde, qui nécessitait jusqu’alors environ une année, peut être accompli en quatre-vingts jours depuis que des lignes ferroviaires et maritimes régulières sillonnent continents et océans et enserrent le globe d’un ruban de modernité.

Jules Verne s’inspirera des diverses revues qui s'en font l'écho :  Le Tour du monde (1869) et Le Magasin pittoresque (1870) mais aussi le récit d’Edmond Plauchut Le Tour du monde en 120 jours paru dans la Revue des deux mondes (septembre 1871), ainsi que de la nouvelle d’Edgar Allan Poe, La Semaine des trois dimanches (1842 et 1862 pour l'édition française aux éditions Hetzel), pour l’idée du jour gagné en voyageantMJVA307_Chap12_P56.jpg à l’Est en raison du décalage horaire. De cette matière il fait un voyage épique lancé par le pari de Phileas Fogg aux membres du Reform Club de Londres : il mise 20 000 livres qu’il effectuera le tour du monde en 80 jours et quitte la ville le soir même avec Passepartout, son nouveau domestique. Pour gagner, il devra être revenu à Londres, le samedi 21 décembre 1872 à 20h45. Soupçonné d’être l’auteur du cambriolage récent de la Banque d’Angleterre, il est pris en filature par l’inspecteur Fix à son arrivée au canal de Suez. Ce dernier les suivra désormais comme une ombre en attendant de recevoir un mandat d'arrêt. Les pays traversés et les aventures se succèdent : en Inde, les voyageurs sauvent du bûcher la princesse Aouda ; aux États-Unis, le train dans lequel ils voyagent est attaqué par les Sioux et l’effondrement d’un pont alimente le suspens. À peine débarqué en Angleterre, Phileas Fogg est arrêté par Fix. Libéré après la capture du vrai voleur, il se hâte vers Londres mais arrive au Reform Club quelques minutes trop tard… Passepartout réalise le lendemain que son maître est arrivé en réalité avec un jour d'avance, les voyageurs ayant accumulé les décalages horaires. Dans une dernière course, le gentleman gagne le Reform Club où il fait une entrée triomphale et remporte donc son pari.

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Deux manuscrits sont parvenus jusqu’à nous, dont une ébauche-brouillon conservée par le Musée Jules Verne qui permet de suivre de première main l'élaboration du roman.

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Le roman paraît en feuilleton dans Le Temps, quotidien parisien, du 6 novembre au 22 décembre 1872. Le succès est immédiat. Suit la publication de l’édition originale Hetzel de petit format, non illustrée, le 30 janvier 1873. La même année la première édition illustrée est publiée. Les 57 illustrations du roman sont le fruit du travail d’Alphonse de Neuville et de Léon Benett, exécutées par cinq graveurs.
 

AfficheTourDuMondeE60.jpgL'adaptation théâtrale

Dès 1872, Jules Verne travaille avec Édouard Cadol à une version théâtrale du Tour du monde en quatre-vingts jours, pièce en 4 actes et 16 tableaux qui ne sera jamais représentée suite à un différend entre les deux hommes. Verne collaborera finalement avec Adolphe d’Ennery à une pièce à grand spectacle montée le 7 novembre 1874 au théâtre de la Porte Saint-Martin, à Paris, et réunissant sur scène un éléphant, des serpents, un vrai train et des costumes somptueux. Cette adaptation sensationnelle rencontre un succès phénoménal et contribue considérablement à populariser le roman.
 

Consulter la pièce de Verne et Cadol ici Lien ouvert dans une nouvelle fenêtre
 
 

Produits dérivés en tous genres

Le succès du Tour du monde en quatre-vingt jours de Jules Verne est à l’origine d’une production conséquente d’objets en tout genre. Un véritable « merchandising » encourage la vente massive de produits dérivés : figurines de Phileas Fogg, jeux de l’oie, jeux de cubes, lotos, puzzles, plaques de lanterne magique, vues stéréoscopiques, vaisselle…
 

Dès le début du 19e siècle, les éditeurs de jeux de l'oie transposent des œuvres littéraires à succès. C'est le cas pour Le Tour du monde en quatre-vingts jours dont la structure et les péripéties s'y prêtent particulièrement. En 1875 l'éditeur de Jules Verne, Pierre-Jules Hetzel, offre ainsi le jeu Le Tour du monde en quatre-vingts jours en placard publicitaire. Le plateau de jeu est illustré de gravures en noir et blanc d’après les dessins de L. Brossier, inspirés des illustrations de l'édition originale du roman. Le jeu se compose de deux cercles concentriques et 80 cases, entourés d'encarts publicitaires pour les différentes publications d'Hetzel. Au centre – identique à celui du livre - un planisphère avec le trajet de Phileas Fogg. Le plateau de jeu est constitué d’un parcours unique divisé en cases. La règle est simple ; il faut arriver le premier malgré les obstacles.

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